Le gouvernement a lancé le 27 octobre 2021 un appel à projets doté de 30 millions d’euros pour soutenir les projets « structurants » de territoires connectés. Car, comme le révèle un état des lieux publié à cette occasion, la multiplication des projets sans vision partagée du territoire intelligent nuit à leur généralisation.
Absence de vision commune
En attendant, les collectivités sont invitées à nourrir leur dossier de candidature des conclusions de l’étude « de la smart city à la réalité des territoires connectés » dévoilée concomitamment à l’appel à projets. Menée par un consortium d’experts de la smart city et de la data, cette étude a passé au crible les projets de villes intelligentes, d’hyperviseurs urbains, de smart territoires et autres territoires durables et connectés, intelligents et inclusifs.
Autant d’appellations révélatrices d’une guerre de la communication et d’approches divergentes qui se révèlent nuisibles au développement des nouveaux services. Le rapport déplore aussi « l’absence d’espace de capitalisation et de consolidation des expériences malgré l’existence de nombreux lieux d’échanges et de valorisation ». Cette « absence de vision commune » aboutit à un saupoudrage des aides publiques et à une image dégradée des innovations numériques, vues par certains citoyens, au mieux comme des gadgets, au pire comme des projets totalitaires.
Le concept de smart city enterré ?
Le rapport invite du reste à enterrer une fois pour toute la « smart city » ou sa traduction approximative de « ville intelligente ». La notion de « territoire connecté », qui fait fi de la distinction entre zones urbaines et rurales tout en évitant la stigmatisation des « villages stupides » leur apparait plus adaptée. Ils invitent surtout à « intégrer systématiquement les objectifs de transition écologique au projet de territoire intelligent », ces projets devant être exemplaires en matière de sobriété numérique.
Sans surprise, la pleine association des citoyens et acteurs locaux, la protection des données et des systèmes, la mutualisation des outils comme le recours à des solutions interopérables et souveraines font consensus dans la définition qu’en font les territoires. En revanche, le « quasi-dogme de la transversalité » associé aux démarches « intelligentes » semble avoir vécu. Les projets visant à instaurer un pilotage par la donnée par métier (éclairage public, eau, déchets…) sont du reste très largement majoritaires, avec plus de 200 initiatives identifiées. « Ces projets incrémentaux n’interdisent ni vision, ni volontarisme », note l’étude. Et malgré tout leur potentiel de transformation, les projets globaux, comme ceux d’Angers ou Dijon devraient rester « l’exception » du fait de leur complexité.
Maîtrise des données et des risques
La gestion de la donnée se révèle ensuite centrale pour l’ensemble des projets. Le rapport incite à la création de datacenters publics régionaux, moins nuisibles à l’environnement et plus performants du fait de leur proximité avec les usages.
Ces datacenters pourraient notamment héberger des offres « cloud de confiance » et des plateformes territoriales de la donnée. Ils préconisent aussi de faire des projets de territoires intelligents un levier pour faire respecter les obligations d’ouverture des données publiques ……
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