La qualification des urbanistes dans la territoriale

3/01/11 | Chronique de l’aménagement urbain

La qualification des urbanistes dans la territoriale n’est pas reconnue en tant que telle.

Par Laurence Cormier, Bernard Lensel et Eric Raimondeau, Urbanistes des Territoires.

Publié dans la Gazette des Communes le 3 janvier 2011

Si dans les pays anglo-saxons, la profession d’urbaniste est reconnue, en France, par contre, jusqu’en 1998 elle ne l’était pas. Tout le monde pouvait donc se dire urbaniste sans véritablement l’être.

Pour remédier à cette situation, des associations d’urbanistes (dont Urbanistes des Territoires) ont créé l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU) en 1998 avec le soutien de l’Etat et de l’Association des Maires de France, en s’inscrivant dans le cadre de la Charte Européenne des Urbanistes.

 Les urbanistes exerçant dans tous les modes d’exercice peuvent donc se voir délivrer, à l’issue d’une démarche qui peut sembler lourde (constituer un dossier, l’envoyer, payer x euros, se rendre à une audition, puis après 5 ans, la durée de validité ayant expiré, il faut déposer un dossier de demande derenouvellement), une qualification. Celle-ci reconnaît leur expertise et leurs compétences dans le champ du développement urbain.

C’est aussi une garantie d’avoir de véritables urbanistes et non pas des ingénieurs, des géomètres, des techniciens, des architectes et juristes se disant urbanistes mais sans compétences ni expérience véritables dans ce domaine.

 Plus de 10 ans après sa mise en place, le nombre d’urbanistes qualifiés stagne à environ 600 membres seulement sur le territoire national. Ce faible nombre porte interrogation. Il n’est pas très étonnant que la qualification soit mal connue des professionnels territoriaux de l’urbanisme. Et beaucoup ne voient pas l’utilité de s’engager dans cette procédure qui résulte avant tout d’une démarche facultative, personnelle et basée sur le volontariat. Actuellement, les maires recrutent les urbanistes principalement en fonction des diplômes, de l’expérience puis du statut de fonctionnaire. Et si la qualification des urbanistes est connue de certains élus, elle n’est pas vraiment un critère de sélection.

En effet, elle n’apporte pas grand-chose aux territoriaux (bonus de carrière, reconnaissance dans la structure, reconnaissance des problèmes particuliers, etc). Avec le recul le dispositif actuel de qualification semble plutôt mieux adapté aux professionnels exerçant à titre libéral dans leur rôle de concepteur de la ville.

 Ce n’est pas pour cela que l’expertise urbaine des territoriaux de l’urbanisme doit être niée. Ils étudient les enjeux urbains dans la durée sur des territoires diversifiés à des échelles différentes pour améliorer le cadre de vie d’aujourd’hui et de demain.

Ils exercent la difficile responsabilité de devoir anticiper les évolutions sociétales

et technologiques et conseillent les élus pour donner ensuite à la ville, au travers des décisions politiques à prendre, sa forme sociale, économique, culturelle et spatiale.  Le bilan de la qualification reste très critique. Oui une reconnaissance, adaptée à tous les modes d’exercice, des urbanistes est nécessaire pour assurer une meilleure identification de ce métier. Pour la territoriale, le faible taux de qualifiés (11% de tous les urbanistes qualifiés, alors qu’ils sont en réalité 25% du total) met en exergue un véritable échec. Sans doute par manque de communication ainsi que d’une réelle prise de conscience des responsables de l’OPQU pour mieux la faire connaître et mieux prendre en compte les spécificités et les sensibilités, notamment dans la Territoriale.

Cependant, quand on voit l’inadaptation totale de certains « ordres professionnels », notamment pour les architectes dans le secteur public, cette piste est à exclure totalement à notre sens.

 Qu’ils soient de la filière technique ou administrative, qu’ils exercent dans le domaine stratégique, opérationnel ou réglementaire de l’urbanisme, qu’ils soient chef de projet sur des dossiers d’aménagement, toutes et tous les urbanistes territoriaux doivent avoir la garantie de pouvoir obtenir cette qualification.

 Il faut ensuite la faire connaitre aux élus et qu’ils sachent que les urbanistes qualifiés qui travailleront pour eux seront des professionnels de qualité.

La qualification est une garantie pour les élus d’avoir des urbanistes diplômés et expérimentés.

 Pour être mieux identifiés, les urbanistes territoriaux ont donc intérêt à faire reconnaitre leur expertise et conforter leur professionnalisme par le biais d’une qualification adaptée qui pourrait alors devenir un sésame pour des recrutements, évolutions de postes, promotions, bref, de leur cursus professionnel.

 Qu’il s’agisse de construire la ville du XXIème siècle ou de reconstruire sur elle-même la ville du passé, l’enjeu de la qualification en général, et dans la Fonction Publique Territoriale en particulier, consiste à labelliser les professionnels disposant de compétences culturelles plurielles et d’une pratique professionnelle avérée dans l’aménagement urbain.

 Cela ne se fera pas sans s’appuyer sur les professionnels directement concernés !

 Les acteurs décisionnels locaux auront ainsi à leur coté, des urbanistes qualifiés, porteurs de projets pour fabriquer de la ville avec ses aménités.

 La ville se projette et se dessine, mais elle ne se décrète pas (…) Elle se forme en se rêvant et en se vivant, nous disait Julien Gracq.

 www.urbanistesdesterritoires.com

NB : publié dans la Gazette des Communes du 3 janvier 2011 sous la signature de Laurence Cormier

Diffusion d’offre d’emploi pour les collectivités territoriales

Vous cherchez à recruter des techniciens, ingénieurs, rédacteurs ou attachés dans les services techniques et aménagement des collectivités territoriales ?

Profitez de notre offre de diffusion exclusive pour maximiser votre visibilité et attirer les meilleurs talents.

Pourquoi choisir notre service ?
  • Visibilité garantie : Votre offre sera visible pendant un mois sur les sites de l’association Urbanistes des Territoires et d’Utopies Urbaines.
  • Présence sur les réseaux sociaux : Nous diffusons votre annonce sur Facebook et LinkedIn pour toucher un large public.
  • Ciblage précis : Envoi ciblé par mail aux adhérents de l’association et aux abonnés de notre liste de diffusion.
  • Diffusion élargie : Nous relayons également votre offre auprès des associations professionnelles de la FPT et des associations d’étudiants.
  • Relances régulières : Nous assurons une présence continue sur les réseaux sociaux durant toute la période de diffusion.

Cliquez sur le bouton ci-dessous pour télécharger le bon de commande et lancer votre campagne de recrutement.

Eric RAIMONDEAU

Eric RAIMONDEAU

Gérant de l'agence UTOPIES URBAINES

J’ai créé l’agence Utopies Urbainespour partager mon expertise et la transmettre au travers des expériences que j’ai pu acquérir en direction des élus locaux mais aussi  des fonctionnaires des communes ou intercommunalités lors de sessions de la formation continue ou initiale. Ce site veut aussi être un relais pour des offres d’emploi proposées par les collectivités territoriales.

Cela vous pourrait vous intéresser aussi :

La concertation citoyenne dans les procédures d’urbanisme

La concertation citoyenne dans les procédures d’urbanisme

Visite sur le terrain Crédit Photo : E.Raimondeau La concertation citoyenne constitue un moment incontournable dans le déroulé d’une procédure d’urbanisme que celle-ci se fasse au titre du code d’urbanisme ou au titre du code de l’environnement. Par Eric RAIMONDEAU...

L’enquête publique et la participation citoyenne.

L’enquête publique et la participation citoyenne.

L'enquête publique pour informer et faire participer le public concerné par un projet d'aménagement. Par Eric RAIMONDEAU Urbaniste - Consultant - Formateur - ancien ingénieur territorial. Objectifs Les objectifs sont prescrits par l’article L 123-1 du code de...

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This