Les défis de l’économie circulaire

12/01/22 | Sans catégorie

A l’heure du dérèglement climatique, de nombreuses entreprises tentent de développer des modèles alternatifs qui veulent conjuguer croissance économique et modes de consommation plus sobres, non sans encombre.

Jean-Dominique Senard l’assure, le sauvetage de l’usine emblématique de Flins (Yvelines), maintes fois condamnée pour ses coûts trop élevés, sera sa « grande fierté ». En ce mardi grisâtre de la fin novembre 2021, le président de Renault rayonne dans son veston d’usine griffé aux couleurs de la maison. Un an jour pour jour après l’annonce de la transformation du site en ReFactory, de nombreux dirigeants du groupe ont fait le déplacement pour annoncer aux journalistes la métamorphose de la plus vieille usine Renault encore en fonctionnement.

Au milieu des hangars vieillissants où ont été assemblées des millions de 4 CV, Dauphine, et autres 4L, un bâtiment fraîchement repeint se dresse, dans lequel des centaines de salariés s’affairent non plus à produire, mais à réparer des véhicules.Lire aussiArticle réservé à nos abonnésA l’usine Renault de Flins, la transition des salariés vers la ReFactory : « C’est la fin d’une époque » et une « deuxième jeunesse »

« Avec la Factory VO [véhicules d’occasion], l’objectif est de dynamiser le marché de l’occasion en reconditionnant avec les standards du neuf, et en réduisant les matières, les délais et les coûts de réparation pour nos concessionnaires », explique Jean-Philippe Billai, le directeur de l’usine. Ce n’est qu’une première marche de la transformation. D’ici peu, ce haut lieu de l’histoire industrielle française accueillera des activités de recyclage des batteries, de réparation de pièces détachées, et de conversion de véhicules thermiques en électriques, pour devenir « le premier site européen d’économie circulaire dédiée à la mobilité ». L’économie circulaire ? « C’est le sujet le plus intelligent à tout point de vue », assure le président de Renault. Avant d’embrayer, tout sourire : « Ce qui n’était qu’un petit sujet d’optimisation classique est devenu une révolution. Une renaulution ! »

La marque au losange n’est pas la seule à s’emparer des fameux « trois R » (réutilisation, recyclage, réduction) de l’économie circulaire. Depuis quelque temps, ce concept né dans les années 1970, dans le sillage du rapport Meadows sur les limites de la croissance, fait fureur chez les industriels. Automobile, agroalimentaire, textile, électroménager, et même BTP, tous les secteurs ou presque s’en revendiquent, avec plus ou moins d’ambition. Pour ne citer que quelques exemples parmi les plus récents : IKEA vient d’annoncer une offre 100 % circulaire à l’horizon 2030, Danone, Carrefour, Pernod Ricard ou encore L’Oréal visent 100 % d’emballages recyclables d’ici à 2025, et même Apple, souvent dénoncé comme un spécialiste de l’obsolescence programmée, a annoncé que, d’ici à 2030, il n’aurait plus besoin d’extraire de matière vierge pour fabriquer ses iPhone…

« Promesse d’une déconnexion »

A l’heure du dérèglement climatique, un tel mouvement n’a rien d’étonnant. Avec bientôt 9 milliards d’humains, qui aspirent tous à consommer davantage, la planète ne pourra pas absorber les conséquences désastreuses de nos économies actuelles sur le climat et sur la pollution.Lire aussiArticle réservé à nos abonnés« On peut et on doit découpler l’activité économique et les émissions de gaz à effet de serre »

« L’économie circulaire, c’est la promesse d’une déconnexion entre la croissance et les pressions sur la biosphère, ce que les économistes appellent le découplage », explique l’économiste Florian Fizaine, spécialiste des ressources minérales. « Il est d’ailleurs intéressant de noter que le concept, popularisé dans les années 2010 par la Fondation Ellen MacArthur, a été substitué à celui de développement durable critiqué pour sa dimension oxymorique, ajoute Baptiste Monsaingeon, sociologue et auteur de Homo Detritus. Critique de la société du déchet (Seuil, 2017). En termes de croyances, l’économie circulaire, construite en opposition à l’économie linéaire – au sens de produire, consommer, jeter –, était plus porteuse, car capable de réconcilier la finitude des ressources et l’infini de la croissance. »

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Eric RAIMONDEAU

Eric RAIMONDEAU

Gérant de l'agence UTOPIES URBAINES

J’ai créé l’agence Utopies Urbainespour partager mon expertise et la transmettre au travers des expériences que j’ai pu acquérir en direction des élus locaux mais aussi  des fonctionnaires des communes ou intercommunalités lors de sessions de la formation continue ou initiale. Ce site veut aussi être un relais pour des offres d’emploi proposées par les collectivités territoriales.

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