Article Co écrit par Anne Garoux, Bernard Lensel, Eric Raimondeau ; Joseph Salomon (GT Urbanisme)
Ce qui fait que, si l’on se réfère au désormais bien connu développement durable, la priorité est celle du facteur durable. Cette situation implique des métiers à la fois différentes et complémentaires ce qui impact évidemment les formations qui y mènent.
UNE NECESSAIRE PURIDISCIPLINARITE
Les pratiques professionnelles en urbanisme sont complexes et multifaces. L’office professionnel de qualification des urbanistes, créé en France sous l’instigation des associations d’urbanistes en 1998 a bien compris l’enjeu et a établi récemment une grille de formations qui intègre trois grands volets : Un socle de base de connaissances est à prévoir tant dans le domaine technique que dans celui des sciences humaines et sociales sans omettre évidemment l’essentiel : la formalisation de l’espace et la démarche projet.
Un tronc commun de matières traitées doit permettre aux professionnels de l’urbanisme provenant de différentes origines de formation de se comprendre tout en complétant leurs études de base par un complément ; C’est que ainsi que les ingénieurs, les architectes et les géomètres gagnent à renforcer leurs connaissances en sciences humaines et sociales tandis que les étudiants de formation universitaire devront renforcer leurs savoirs techniques pour pouvoir exercer pleinement leur métier d’urbaniste qu’ils soient en maitrise d’ouvrage ou en maîtrise d’oeuvre et assurer le lien entre les deux.
UNE VRAIE REPONSE AUX ATTENTES ET AUX BESOINS :
Une profession unique pour plusieurs pratiques complémentaires c’est ce que propose la discipline de l’urbanisme principalement dans secteur public et parapublic.
Les urbanistes doivent reconstruire leur place au sein de la filière technique : la solution semble aller dans le sens d’un renforcement de compétences de chaque professionnel afin de permettre la prise en compte tout à la fois de la stratégie d’urbanisme, de l’opérationnel et de sa gestion ultérieure, sans qu’il n’y ait de hiatus entre ces différents moments de l’acte d’urbanisme.
Un seul mode d’exercice à caractère scientifique (toutes sciences sociales et exactes comprises) et à valeur technique ajourée est donc bien la réponse attendue pour un urbanisme qui soit un investissement sur le long terme.
La ville a besoin de brassage au quotidien c’est même ce qui en définit son essence. Le fait que ce brassage se trouve également dans le processus de son élaboration et des formations de ses acteurs n’est pas du tout étonnant.
DES CRITERES PRECIS POUR LA FORMATION :
En revanche, il nous faut approfondir les critères pour la formation des jeunes diplômé.es afin d’obtenir l’équilibre évoqué ci-dessus :
C’est ainsi que :
Les bases techniques devront être présent pour tous.tes : VRD et études de circulation, les différents types de structure infra et super, ainsi que des connaissances environnementales écologiques, végétales et en climatologie.
Celles-ci seront nécessairement complétées par des connaissances et savoir-faire propres au champ de l’urbanisme et de l’aménagement tels que la conception la composition et la programmation urbaine. Une initiation aux formes urbaines, à la qualité architecturale, paysagère et environnementale, une introduction à la conception des espaces publics seront également au programme ainsi que l’enseignement de la culture et des théories de l’urbanisme.
Les techniques et les pratiques du champ professionnel de l’urbanisme représenteront un troisième volet, avec l’environnement professionnel, la maitrise d’ouvrage la conduite opérationnelle et la maîtrise d’oeuvre, les marchés publics et privés, les finances locales et le montage des opérations. Une information sur les compétences et les enjeux inhérents aux collectivités territoriales et plus largement sur le droit de l’urbanisme viendront compléter ce volet.
Le dernier volet concernera les enjeux et les outils des sciences humaines avec la connaissance des pratiques sociales, des notions de sociologie urbaine et d’anthropologie, la psychologie de l’espace, ainsi que les processus de concertation et d’animation sociale et enfin les différents aspects de la politique de la ville.
Anne Garoux, Bernard Lensel, Eric Raimondeau ; Joseph Salomon (GT Urbanisme)
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