La ville marchable a fait l’objet de nombreuses expériences depuis les premières vagues de piétonnisation dans les années 1970 et 1980. malgré les efforts continus depuis 5 décennies, nous ne sommes toujours pas arrivés à des résultats totalement aboutis sur la réalisation d’une ville multimodale qui inverse la hiérarchie des modes de transport en mettant l’humain au centre du dispositif des déplacements urbains.
Par Bernard LENSEL et Tobias IMOBERSTEG
Nous avions projeté de nous rencontrer à Neuchâtel, invités par nos collègues suisses de la FSU section Romande, pour travailler ensemble sur les villes marchables, dans le cadre de notre 18ème Rencontre annuelle (cf. notre article « Transfrontalier/ Rendez-vous à Neuchâtel », dans la Revue Urbanisme n°420).Une mise en perspective des enjeux de la marche urbaine a été réalisée par Sonia Lavadinho, grand témoin de la journée, avec un comparatif très parlant à l’échelle européenne.
La ville marchable a fait l’objet de nombreuses expériences depuis les premières vagues de piétonisations dans les années 1970 et 1980. La ville de Neuchâtel en est d’ailleurs un exemple remarquable : le contexte pionnier de la ville de Neuchâtel a été présenté par Fabien Coquillat, depuis le « réveil des années 70 » jusqu’au bilan des années 2020, avec les avancées reconnues et les points à travailler : la mise en circulation piétonne de nouvelles artères, la prolongation de la démarche « hors les murs » et le détournement de certains trajets des transports publics, notamment.
Donc, force est de constater que malgré les efforts continus depuis 5 décennies, nous ne sommes toujours pas arrivés à des résultats totalement aboutis sur la réalisation d’une ville multimodale qui véritablement inverse la hiérarchie des modes de transport en mettant l’humain au centre du dispositif de déplacements urbain.
Olivier Dufour, Vice-président du Forum d’Agglomération du Grand Genève, a pu ainsi nous présenter l’approche de l’Accessibilité Universelle, appliquée aux agglomérations de la Suisse occidentale et anticipatrice de la problématique de la mobilité piétonne dans ces mêmes secteurs. Des cas concrets ont ensuite été développés par Amandine Wyss, pour Urbaplan, avec la problématique de Plan les Ouates, le Plan Communal de Vevey avec ses ambiances réparties par quartiers et de l’approche du quartier Grosselin à Carouge.
La prise en compte de tous les publics a été complétée par l’exposé à deux voix d’Alicia Lugan et de Julia Goula, qui a notamment traité de la place des femmes dans l’espace urbain et de l’expérience des Superilles à Barcelone (ou Supermanzanas : cf. la Revue Urbanisme n°409).
Les exposés croisés de Jenny Leuba (Mobilité piétonne CH), pour la Suisse et d’Anne Faure (Rue de l’Avenir FR), pour la France, ont mis en évidence les bonnes pratiques de part et d’autre du Jura : La marche en ville par le vivre ensemble illustre parfaitement les expériences de Berne et de Zürich, tandis que la démarche « Place aux piétons » tire des conclusions générales, après une enquête très large effectuée auprès des usagers : la continuité des tracés, leur lisibilité et leur confort, la reconnaissance de la complémentarité de la marche avec les autres modes de déplacement sont autant de thèmes à approfondir.
Rue de l’Avenir fera une présentation synthétique de ces conclusions lors des Premières Assises de la Marche en ville, le vendredi 17 septembre 2021 à Marseille.
La crise sanitaire que nous vivons actuellement accélère le besoin d’adaptation des territoires urbains à une nouvelle donne mobilitaire. Ce monde de l’après devra plus que jamais faire de la place au corps en mouvement, mu par notre propre énergie. Ce n’est qu’ainsi que nous répondrons au triple impératif : une meilleure santé, une plus grande sobriété énergétique et une meilleure résilience face au changement climatique.
Face à ce défi majeur de notre siècle, il est temps de passer à la vitesse supérieure : les prochaines 30 années seront décisives pour faire émerger un futur désirable pour le Vivant en ville et les humains en son sein.
La 18ème RFCH confirme sa tenue avec un système à la fois présentiel et en visio-conférence. Avec une trentaine de personnes en salle et les autres auditeurs en visio-conférence, ce principe de rencontre, inauguré dans le contexte de la 17ème RFCH à Annemasse, a été reconduit pour cette réunion de la 18ème RFCH à Neuchâtel avec grand succès : nous avons été 120 au total à suivre les débats sur les villes marchables, le 2 juillet dernier.
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