Verdir les espaces publics, aménager les rues pour les piétons et les familles… Dans une tribune au « Monde », l’anthropologue urbaine et fondatrice de Bfluid invite à réfléchir à des solutions pérennes, écologiques, tournées vers les habitants, comme celles expérimentées à Lyon ou à Bâle, en Suisse.
La terrasse ensoleillée accueille des amis autour d’un café. Leurs rires couvrent le brouhaha sourd des passants. Des enfants gambadent et s’éclaboussent avec les jets d’eau de la fontaine sous le regard attentif des parents, postés près des poussettes. Assis en retrait, un jeune couple attend que les jets s’élèvent au plus haut pour s’embrasser. Une vieille dame promène son chien qu’un voisin caresse d’une main en tenant son livre de l’autre. La place Reine-Astrid à Jette, au nord de Bruxelles, est un espace public réussi. Mais une exception.
Ces moments de joie, ces petits bonheurs partagés, ces gestes d’entraide et de reconnaissance mutuelle restent rares au cœur de la vie urbaine. Dans leur écrasante majorité, les lieux en commun s’avèrent soit trop stériles, soit trop hostiles pour abriter nos interactions au quotidien. Les gens y passent, mais ne s’y attardent pas. Voire font des détours pour les éviter. Ces espaces témoignent d’évidence d’une forme d’absence, celle des liens qui nous unissent. Ils manquent tout simplement d’hospitalité.
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Leur caractère trop minéral contribue largement à l’incapacité d’accueil des espaces publics. Ce manque de bienveillance à l’égard du sol pose question en ces temps de canicules et d’inondations. Ce n’est pas la nature qui est hostile. Mais notre choix par défaut de la minéralité sous nos pieds. En nous privant de sols perméables, en tardant à désasphalter, en renonçant à planter des arbres par manque de pleine terre ou en raison des contraintes d’arrosage, nous nous ôtons les bienfaits de leur fertilité, de……
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